
Projet d’évolution d’organisation
au sein de la DOE Opérations de particuliers et recouvrement : Avis défavorable !
La direction métier de la DOE a présenté en CSEE du Mans le 27 mai 2021 un projet de réorganisation concernant les Opérations du Particuliers et du Recouvrement. Ce projet vise à regrouper les activités Opérations de Particuliers (CNA et PGP) sur le site de Chartres et ceux du Recouvrement (AGIR et BO recouvrement) sur le site de Strasbourg. La création d’une structure « fonction support » sur Chartres regroupera les entités des cellules techniques Opérations de Particuliers et Supervision.

Les populations concernées par le projet sont les suivantes :
- 19 Conseillers Souscription Gestion du pôle PGP devant évoluer vers le métier de Conseiller Technico-Commercial ;
- 1 Chargé de Conseil et Animation Relation Client AGIR ;
- 21 Conseillers Technico-commercial CNA voient leurs activités enrichies de la partie Gestion ;
- 9 Conseillers Technico-commercial CNA évoluent vers l’activité d’Assistance Recouvrement ;
- 10 Conseillers Technico-Commercial AGIR recouvrement évoluent vers les activités d’assistance conseil souscription et gestion ;
- 1 poste de Manager de proximité est transformé en un poste de Manager de coordination et d’expertise.

Concernant le pôle Recouvrement Agents
- la suppression d’un poste de Chargé de Conseil et Animation Relation Client (C5) à Chartres ;
- la création de 2 postes de Chargé de Conseil et Animation Relation Client (C5) sur Strasbourg ;
- la création de 4 postes de Conseillers Technico Commerciaux (C4) à Strasbourg ;
- enfin, 6 CDD accompagneront le déploiement de ce projet pour permettre une transition plus fluide (durée prévue 18 mois).
Une réorganisation qui intervient dans un contexte d’éloignement social

Dans un premier temps, la CFDT tient à signaler que le timing choisi pour la mise en œuvre d’une telle réorganisation semble pour le moins peu opportun. En effet, ce projet intervient dans un contexte particulier de pandémie qui nous a tous éloignés pendant une quinzaine de mois et nous savons tous combien cette distance a impacté les relations de travail et fragilisé certains de nos salariés.
Des salariés déjà impactés par la crise Covid qui sont mis au pied du mur

Ensuite, la sortie de crise sanitaire tant attendue à l’orée de la prise des congés est totalement ternie par l’annonce de cette réorganisation qui assène un coup de massue supplémentaire dans le moral des salariés qui rêvaient d’une bouffée d’oxygène.
Un manque criant d’humanité dans le choix du calendrier
Bien que la Direction ait accepté d’avoir de la souplesse, en cas de difficultés de mise en place du calendrier, la CFDT considère que ce dernier aurait dû commencer a minima à la rentrée pour laisser nos collègues souffler au moins pendant les grandes vacances.
Aucun argument convaincant ne justifie ce projet

Dans le contexte actuel, qu’est-ce qui justifie un tel changement ? Il nous est difficile de comprendre la motivation et l’intérêt du projet présenté par la Direction. D’autant plus que cette même Direction confirme que la performance actuelle des équipes n’est pas remise en cause et qu’une culture de la performance est bien installée au sein de ces équipes. Pour la CFDT, la justification évoquée par la Direction, à savoir réorganiser alors que les choses vont bien, ne saurait justifier le mauvais timing choisi pour effectuer cette réorganisation.
Ce projet fragilise professionnellement et socialement les salariés
De plus, ce projet de transfert d’activité d’un site vers un autre n’est pas anodin. Ce dernier entraîne des conséquences bien réelles et concrètes pour l’ensemble des salariés de la CNA de Strasbourg et ceux de la cellule AGIR de Chartres.
Une mise en danger de la pérennité des emplois

Pour la CFDT, la tendance à l’hyper spécialisation du site strasbourgeois est inquiétante et de fait, menace fortement l’employabilité des salariés. De même, autrefois national, le périmètre géographique de la Cellule Nationale d’Assistance est désormais réduit à Chartres et par souci de cohérence avec la réalité de son nouveau maillage, devient l’Assistance Souscription Gestion. En tout état de cause, ce sont des signaux négatifs envoyés sur le sujet de la pérennité des emplois dans ces sites.
Une réorganisation source de RPS et de démotivation
Toujours est-il que ces impacts vont notamment se faire sentir sur l’organisation future de la vie des salariés avec des difficultés à retrouver sa place dans un nouvel environnement. Pour beaucoup, nul doute que cela risque d’engendrer une perte de sens du métier et donc influer sur la motivation.

Intensification de la charge de travail pour les salariés et les managers
D’ores et déjà, des sources d’insatisfaction ont pu être identifiées pour les salariés concernés par les changements subis. De même, la transformation proposée induira une intensification du travail et un changement de rythme pour toutes les populations. Quant aux managers de proximité, force est de constater qu’ils risquent d’être en surcharge de travail compte tenu du nécessaire accompagnement humain des salariés dans cette réorganisation, dans l’apprentissage des métiers et celui de l’appropriation des outils.
Pour la CFDT, le renforcement des deux CCARC prévus au recouvrement ne suffira probablement pas pour faire face à cette surcharge de travail inhérente à la montée en compétence des salariés. En tout état de cause, beaucoup se retrouveront dans des conditions d’exercice radicalement différentes de leurs métiers actuels et cela, contrairement aux affirmations de la Direction qui continue à prétendre que seul le périmètre d’activité change et non leurs métiers.
Une réorganisation déconnectée du terrain
À ce propos, les salariés du futur pôle Opérations de Particuliers évoquent à propos du contexte de mise en œuvre du projet, un « déni des réalités du terrain ».

Un risque de perte de sens et d’intérêt pour les missions confiées
Ainsi, l’état des lieux sur les conditions de travail fait apparaître un attachement très fort aux métiers et à leur contenu. Aussi, la perspective d’un développement de la polyvalence est vécue comme une menace. Des situations de tensions psychosociales ont été identifiées, en lien avec la charge de travail et les évolutions des métiers.
Le processus d’accompagnement de l’article 6 de l’accord GPEC suscite quant à lui des questionnements autour de l’équité ce qui pourrait avoir des répercussions sur les collectifs de travail.
Alors la CFDT s’interroge sur le bien-fondé d’un tel bouleversement pour les équipes, notamment celle de la CNA Strasbourg et celle d’AGIR à Chartres ? Une réorganisation en prévision d’hypothétiques difficultés à venir, comme semble le penser la Direction ? Pour la CFDT, la justification invoquée semble plus tenir du prétexte.

Pourquoi regrouper des services à l’heure des nouvelles technologies et du télétravail ?
Un des enjeux affichés par la Direction de la DOE est le renforcement et la dynamique de la proximité sur site. Avoir un effectif de 15 à 20 % des salariés sur un site et 80% des effectifs sur un autre site apparaît soudainement comme un handicap. Pourtant, l’évolution des outils et les nouveaux moyens technologiques (skype, visio) sont cités aujourd’hui comme un moyen concret et bien réel de pratiquer du management multi site efficient (pour reprendre un terme à la mode). Que fait-on désormais de cette possibilité de management en multi site ?

Un changement de position sans fondement
De plus, il n’y a pas si longtemps et en réponse à une question des élus CFDT Strasbourgeois, il avait été expliqué qu’il n’y avait pas d’intérêt (et donc pas de projet) de regrouper la cellule Agir et le Recouvrement sur le seul et même site de Strasbourg. Aujourd’hui c’est exactement l’inverse que cette même Direction nous explique en prétendant vouloir sécuriser ses activités tout en mobilisant les collaborateurs autour d’un projet motivant orienté service client. De qui se moque-t-on ?
Face à ce revirement, la CFDT reste perplexe et s’interroge sur les messages que la Direction de la DOE est en train d’envoyer vers les salariés des « petits » sites ou des régions ? Un maintien de l’emploi sur site, oui, mais à quel prix ? En effet, le prix à payer par les salariés n’est pas le même en fonction du site sur lequel l’on se trouve. Pour autant, la direction met en œuvre l’article 6 de l’accord GPEC dont la CFDT signataire.
L’obligation de l’employeur est de maintenir l’employabilité

Néanmoins, La CFDT tient à rappeler l’esprit de cet accord, à savoir notamment la nécessité de préserver l’emploi dans un contexte concurrentiel particulièrement difficile pouvant remettre en cause la compétitivité de l’entreprise.
Chaque situation doit être appréciée individuellement et avec humanité
S’agissant de la mise en œuvre du projet, les propositions de poste à destination des salariés concernés ne doivent pas se faire dans un esprit de pur formalisme, mais plutôt s’inscrire avec bienveillance dans la pédagogie et l’accompagnement humain.
L’objectif est avant tout, de permettre aux salariés concernés de se voir proposer une solution concrète et adaptée afin de permettre un reclassement dans les meilleures conditions possibles.

Un manque criant de respect et d’empathie
Aussi, sur la forme il y aurait beaucoup à redire, notamment sur l’information faite aux salariés où la Direction métier semble n’avoir fait preuve d’aucune empathie. Le fort impact psychologique de l’annonce de cette réorganisation n’a pas été pris en compte, et ce d’autant plus que les salariés ne s’y attendaient pas. Enfin, la mise en œuvre de cette réorganisation se fera de façon progressive à partir du 1er septembre 2021 et se terminera en juin 2023.
Pour la CFDT, la bienveillance, l’empathie et les situations particulières devront être prises en compte par la Direction car elles sont essentielles dans l’accompagnement des salariés. Nous y serons particulièrement vigilants. C’est la raison pour laquelle la CFDT a demandé et obtenu la tenue d’une CSCCTE en date du 17 juin 2021. Cette dernière a été l’occasion pour les élus de poser les nombreuses questions (51) que nous ont faites parvenir les salariés.
Un délai d’un mois supplémentaire pour se positionner
La CFDT a également demandé et obtenu que la période permettant aux salariés de se positionner soit décalée a minima d’un mois afin de permettre à ces derniers de bénéficier d’un délai supplémentaire en cas de difficultés.
Enfin et toujours dans le même esprit de vigilance, la CFDT demande à ce qu’un point d’étape soit réalisé avec les élus du CSEE afin de suivre le déroulement et le déploiement de cette réorganisation.

NOTRE REVENDICATION
QUE LES SALARIÉS NON CONCERNÉS PAR LES MESURES DU CHAPITRE 6 BÉNÉFICIENT, COMPTE TENU DU CHANGEMENT IMPORTANT DE LEURS CONDITIONS DE TRAVAIL, D’UNE AUGMENTATION LORS DE LA PROCHAINE CAMPAGNE DE PROMOTIONS