
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
Violences sur le lieu de travail, ai-je déjà été auteur ou victime ?
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, faisons un point sur les violences banalisées qui augmentent chaque année sur le lieu de travail.

QU’EST-CE QU’UNE VIOLENCE BANALISÉE ?
Lorsque l’on parle de violence, immédiatement, nous associons cette notion au harcèlement sexuel voire au viol, ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les premières violences sont celles du sexisme.
« Le sexisme ordinaire, c’est l’ensemble des attitudes, propos, et comportements, liés aux rôles stéréotypés attribués par la société aux femmes et aux hommes, qui ont pour objet ou pour effet de les délégitimer, de les inférioriser, et de les déstabiliser de façon insidieuse. (…) Ce sont aussi les blessures infinitésimales, l’infiniment petit de la domination, pour reprendre les mots de Pierre Bourdieu, les micro-attaques qui excluent sans choc délibérément frontal et laissent donc l’agressée dépourvue des moyens de rétorsion ou de contre-attaque connue. » (Brigitte Grésy , Secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes).

Le sexisme ouvertement hostile :
C’est une attitude et des actes franchement négatifs, intentionnels, visibles et sans ambigüité à l’égard des femmes.

Le sexisme masqué et subtil :
Il s’agit de comportements clandestins, couverts ou implicites qui visent à traiter les femmes de façon dégradante, comme s’attribuer les idées d’une collègue ou ignorer ses propos comme s’ils ne comptaient pas, etc…

Le sexisme ambivalent, bienveillant et hostile :
Cette forme de sexisme est la plus délétère. « Teintée de chevalerie, d’apparence anodine et qui semble même différencier favorablement les femmes en les décrivant comme chaleureuses et sociables. Néanmoins, en suggérant l’idée que les femmes sont fragiles et qu’elles ont besoin de la protection des hommes, le sexisme bienveillant suggère également qu’elles sont inférieures et moins capables qu’eux ».

Humour ou violence ?
L’humour est une composante essentielle des relations sociales et professionnelles.
Il peut toutefois être l’arme de prédilection des violences sexistes.Sous couvert du fameux « je blague », l’humour sexiste fait passer ses messages de discrimination, d’infantilisation, d’humiliation et de violence à l’égard des femmes, comme inoffensifs et acceptables.
De plus, il prive la personne qui en est victime de toute réponse, sauf à être taxée de « coincée, frigide et antisociale ». Situation qui accroît l’insécurité de la femme qui subit ces « blagues » sexistes face à ses collègues de travail.




« Y’A DES SUJETS PLUS GRAVES ! »
Toutes les formes de sexisme sont des violences qui font le lit du harcèlement sexuel et moral. Toutes ces « petites » violences du quotidien réduisent les femmes à leur sexe, les fragilisent professionnellement et socialement.
Combattre ces comportements est la base en matière de violences faites aux femmes. Les histoires de harcèlement sexuel et moral sont toutes construites autour de l’irrespect et de la domination.
« MAINTENANT SI ON NE PEUT PLUS RIEN DIRE »
Malheureusement le sexisme n’est pas que le fait des hommes; Il est si profondément ancré dans les stéréotypes sociétaux et dans notre inconscient collectif que même les femmes le reproduisent parfois involontairement.
Certains propos peuvent être déplacés et blessants. La question n’est pas de savoir s’il s’agit d’humour mais plutôt de s’intéresser au ressenti de l’interlocuteur qui le reçoit.
LE RESPECT, 1ER FREIN AUX VIOLENCES SEXISTES ORDINAIRES
Depuis 2015, les agissements sexistes sont inscrits dans le Code du travail et sont pénalement proscrits. Lutter contre les violences ordinaires, homme comme femme, c’est :
Réagir et défendre les victimes lorsque l’on est témoin ;
Refuser la banalisation des agissements clairement sexistes.
VOUS AVEZ DES QUESTIONS ? VOUS ÊTES TÉMOINS ? VICTIME ?
CONTACTEZ VOS RÉFÉRENTS CFDT HARCÈLEMENT SEXUEL
En 2019, la campagne UNiTE marquera les 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, du 25 novembre au 10 décembre, sous le thème « Orange le monde : une égalité de générations contre le viol ! ».
Dans le cadre de la campagne d’égalité des générations organisée par l’ONU Femmes, à l’occasion du 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, la Campagne des Nations Unies appelle toutes les couches de la société à s’informer davantage et à prendre position contre le viol généralisé.