
Étape 2 du projet d’évolution des réseaux Vie
Synthèse et avis de la CFDT
Ce projet présenté au CSEC du 30 et 31 mars dernier propose une seconde étape importante du modèle opérationnel mise en place au 1er janvier 2021. L’ambition est la convergence progressive vers une harmonisation des conditions d’exercice des métiers des conseillers financiers au sein de la Direction Vie Covéa.
Cette nouvelle étape a pour objectif de répondre à la fois :

Aux axes stratégiques de la DAV

Aux exigences de la clientèle patrimoniale tout en favorisant l’équité entre les CF
Ce projet précise l’évolution de l’organisation des réseaux pour maximiser l’efficacité commerciale sur les clients « patrimoniaux ». Les plateaux téléphoniques et le selfcare interviendront quant à eux sur les portefeuilles vie « grands publics ».

Les enjeux de ce dossier sont donc d’harmoniser :
• les portefeuilles en se basant sur la segmentation client fondée sur la valeur patrimoniale,
• l’organisation territoriale des 3 réseaux spécialisés Vie en 2 zones et 8 secteurs avec une ligne managériale commune, 1 responsable de réseau, 2 RDZ (responsable de zone) et 8 MCV (managers commercial vie),
• l’organisation des équipes en accroissant l’équité entre les CF afin que chacun dispose d’un portefeuille clients homogène et équilibré.
Le réseau Vie MAAF
Le projet acte :

une progression de l’effectif total

La création de 2 zones crée 2 postes de RDZ

Le passage de 7 à 8 secteurs permet le recrutement d’1 MCV confiant ainsi en moyenne 5-6 agences par CF induisant l’embauche de 4 CF
La CFDT constate qu’aucune mobilité géographique n’est prévue, mais qu’il s’agit bien de réduire les déplacements routiers afin de permettre des conditions de travail plus favorables.
Le réseau Vie GMF
La nouvelle territorialité induit :

La création, comme à la MAAF, de 2 postes de RDZ

Le réseau étant passé à 8 secteurs lors du projet présenté en mai 2020, il n’y a pas de changement à ce niveau

La phase 1 de ce projet a permis le transfert de 19 conseillers MMA Cap volontaires vers GMF, mais il reste encore 15 postes de CF à pourvoir à fin février
Renforcement des effectifs pour les réseaux MAAF et GMF
Pour ces deux réseaux MAAF et GMF, nous notons favorablement le renforcement des effectifs. Le maillage est en cohérence avec celui du réseau développement et facilitera la fluidité commerciale entre entités. La création de RDZ, manager de domaine, classe 7, viendra construire une stratégie locale et d’échange avec la marque.
Pour autant, la CFDT s’interroge sur l’absence de prise en compte des agences en PAT dans cette présentation et sur les évolutions futures du PPSS.
Le réseau MMA CAP
Il est fortement impacté tant au niveau du nouveau découpage territorial que sur la diminution des effectifs, conséquence de la segmentation client et du surcroit des encours confiés. Le remaillage national dessiné à partir des encours patrimoniaux induit au niveau des effectifs la suppression de :
- 2 zones, soient 2 RDZ
- 9 secteurs (passant de 17 à 8) soient 3 MCV (les départs naturels n’ayant pas été remplacés) ;
- et 21 conseillers.
Cependant, ce nouveau découpage ne remet pas en cause le site de rattachement des CF (sauf pour l’un d’entre eux et les CF de Biarritz par la fermeture de ce bureau), mais créera, de facto, du management multisites.
Sur le fond de ce dossier, un paradoxe apparait entre les organigrammes actuels et cibles. C’est la première fois que la Direction nous présente une réorganisation dans laquelle les mouvements futurs sont anticipés. La réduction des effectifs est basée sur des « départs naturels ». Pour la CFDT, il n’est pas possible de construire une réorganisation sur des hypothèses de départ. Ainsi, la Direction est assurée que 21 CF, 3 MCV et 2 RDZ MMA Cap quitteront le réseau progressivement sans avoir recours à de la mobilité contrainte alors même qu’un certain nombre de départ repose sur des hypothèses…
Tout cela nous interroge fortement d’autant plus que les départs annoncés sont clairement identifiés dans les secteurs… et collent à la réalité de votre sectorisation. La DAV a fait le choix de ne pas activer le chapitre 6 de la GPEC par le déclenchement de mesures plus impérieuses et doit l’assumer. Dans ce dossier, aucun poste n’est supprimé dans le réseau MMA Cap, ce sont les mouvements naturels, connus par anticipation, qui doivent conduire à la réduction d’effectif et la réalité ne doit pas en être autrement pour la CFDT. Le respect de l’application de l’accord GPEC et des moyens mis à disposition sont impératifs.

Interrogation sur la répartition des portefeuilles
Le principe de recentrer les portefeuilles sur les clients patrimoniaux (45 000) avec une équité stricte (0,3 Mds € par secteur) interpelle vos élus CFDT.

Rappelons que le réseau MMA Cap ne dispose pas de vivier l’obligeant à acquérir de nouveaux clients uniquement sur prospection ou sur recommandation.

De plus, le poids du portefeuille patrimonial (2,4 Mds€) est sans commune de mesure avec ceux de MAAF (10,3 Mds€) et GMF (17,4 Mds€). En effet, de par l’histoire de chaque secteur au gré des réorganisations passées, de la répartition inégale des richesses sur le territoire français, de l’ancienneté des CF, du lieu de résidence des CF, il nous parait hasardeux de vouloir coûte que coûte confier des encours strictement équivalant à chaque secteur MMA Cap.
En définitive, c’est la répartition des encours qui dessinent les contours géographiques et qui déterminent le nombre de CF par secteur (11 à 13). Bien que le nouvel accord de rémunération prévoit une compensation financière pour la perte du récurrent Épargne et Prévoyance, il n’en demeure pas moins qu’un tiers du portefeuille sera renouvelé.
Une crainte que les rémunérations soient impactées

Ce phénomène ne doit pas impacter outre mesure la rémunération provenant des récurrents qu’ils ont mis plusieurs années à construire pour les plus anciens.
Ces transferts de portefeuille auront des effets plus ou moins importants selon les conseillers en fonction de leur secteur, de la valeur patrimoniale de leurs clients ou de leur ancienneté. La sensibilité est très forte sur ce sujet car ces éléments touchent directement à leurs objectifs commerciaux et à leurs rémunérations futures.
Répartition par département : chaque secteur n’a pas la même capacité de production
Un autre nouvel aspect apparait dans ce dossier pour les CF sur la détermination d’une zone de chalandise par département. Nous émettons de fortes réserves sur cet élément, n’ayant pas à notre disposition dans le dossier la projection des clients sur une carte. Cependant, pour la CFDT, avec la contrainte d’un tiers de portefeuille renouvelé au maximum, il est important de prendre en compte à la fois, non seulement le lieu d’habitation et le site de rattachement du conseiller, mais également les aspects commerciaux (création du client, clients et bénéficiaires), les aspects pratiques (axes routiers) et la réalité économique des régions.
Manque à gagner sur le portefeuille « grand public »
De plus, à notre grande surprise, puisque cela n’était pas prévu ainsi dans la première étape présentée en mai 2020 au CSEC, nous découvrons que le portefeuille « grand public » sera, en fin de compte, vendu aux agents MMA pour développer le multiéquipement et s’il ne trouve pas preneur, il sera confié, au final, à Vie Direct.
La CFDT réaffirme que la création de ce service de gestion à distance en 2015 réside aussi par la réaffectation aux conseillers des affaires identifiées à enjeux.
Ainsi, les encours qui seront gérés par les agents ne seront donc plus du potentiel business pour les CF qui en sont à l’initiative, et de fait affecteront leur rémunération variable. Précisons que le développement de nouveaux clients est un axe fort dans ce réseau permettant l’atteinte de primes dans le système de rémunération.

La direction peine à recruter et à pourvoir les postes

Par surcroît, le projet initial prévoyait la création de 5 postes à Vie Direct pour accueillir le portefeuille « grand public » de MMA Cap et prioritairement proposé aux CF MMA Cap. Un seul poste a trouvé preneur, et deux seraient en cours.
Le site et les conditions de travail ne sont pas très attractifs
Les élus CFDT avaient émis des réserves l’année dernière quant aux conditions de travail proposées sur ces nouveaux postes chez Vie Direct sur un site isolé et éloigné de l’équipe basée au Mans.
La CFDT restera attentive à la fois aux impacts pouvant intervenir sur la partie variable des CF et au recrutement acté l’année dernière sur l’ouverture de 5 postes à Vie Direct.
La Direction était alors très confiante sur le transfert des CF MMA Cap vers les 34 postes de CF ouverts à la GMF et les 5 à Vie Direct, sur la base du volontariat. Mais le bilan est tout autre, 15 postes de CF GMF et 4 chez Vie Direct n’ont pas été pourvus.
Seraient-ce les outils, les process, l’environnement de travail ou encore le temps de travail radicalement différents qui n’auraient pas séduit les potentiels candidats ?

La Cfdt rend un vis défavorable
En conclusion, l’avenir du réseau MMA Cap nous semble fragile, bien qu’il ait fait ses preuves, dans cette convergence qui s’articule principalement autour de MAAF et GMF. C’est pourquoi, la CFDT rend un avis défavorable non pas sur le fond, car la convergence des réseaux est indispensable pour le business et la pérennité de l’activité Vie dans un groupe très typé IARD, mais sur la forme. En effet, l’accompagnement social et humain n’est pas à la hauteur des ambitions de ce projet : pas d’activation de la GPEC, toujours pas d’harmonisation du statut des collaborateurs des réseaux VIE et des négociations difficiles sur la rémunération. Il n’est pas trop tard pour changer son fusil d’épaule pour revoir les dispositifs d’accompagnements et faire de ce réseau à terme un modèle pour la profession.
