
Dégradation des conditions de travail, la CFDT interpelle le Directeur de l’indemnisation
Une fois de plus vos élus CFDT sont sur le pont pour alerter la direction sur la dégradation de vos conditions de travail et les avancées, comme les récents recrutements, sont le fruit de notre travail. Pour autant, nous continuons de nous battre car la situation est critique et nous demandons des améliorations significatives.
Voici la lettre ouverte que nous venons d’adresser ce jour, le 7 septembre à M. Yann CALARCO Directeur de l’Indemnisation, Eric LECUYER Directeur Général MMA, Julien SARDA et Valérie HULEUX de la Direction des Affaires Sociales et de la Prévention.

Monsieur,
Depuis plusieurs mois, suite à la succession des événements exceptionnels, conséquence notamment du réchauffement climatique, les salariés des plateaux de sinistres de fréquence sont en difficulté dans leurs activités quotidiennes et subissent une dégradation de leurs conditions de travail principalement du côté MRH.
La CFDT vous a alerté à plusieurs reprises dans les instances mais aussi lors de rencontres informelles. Certes, vous avez pris des mesures comme le recrutement de collaborateurs sur le site du Mans avec la création de deux équipes, le recrutement d’intérimaires pour aider dans le tri des plis et offert la possibilité de télétravailler lors des heures supplémentaires… mais cela n’est pas suffisant car les salariés sont épuisés et ils ne voient pas le bout du tunnel.
Suite à nos échanges, sur ce début de semaine avec les salariés sur les 3 sites (Lyon, Chartres et Le Mans), des mesures sont à actionner très rapidement pour améliorer les conditions de travail à court terme et à moyen et long terme repenser le modèle de gestion des sinistres de fréquence pour répondre à la multiplication des événements climatiques.
Ces sinistres s’apparentent plus à des sinistres d’intensité avec des fortes sollicitations dans un espace-temps très court et des enjeux financiers très importants.
Voici les propositions de la CFDT sur des mesures à court terme :
- Libérer du temps aux gestionnaires pour gérer les stocks sans la pression du téléphone.
Notre proposition : réduire les amplitudes horaires de front pour faciliter la gestion du stock. - Revoir l’horaire de fin de la file d’attente qui génère aujourd’hui trop de débordements au-delà de 18H30 compte tenu du nombre important d’appels en attente. Ainsi, les salariés sont parfois amenés à travailler jusqu’à 19H00 par souci de répondre à nos sociétaires et d’assurer un service de qualité, avec pour corollaire de cette situation, l’écrêtage des compteurs. C’est un comble.
Notre proposition : opérer le débordement à partir de 18H00. - Possibilité de télétravailler le samedi matin sans pour autant réaliser des heures supplémentaires pour un meilleur équilibre vie privée / vie pro dans cette période de forte tension.
Notre proposition : accéder au TLT le samedi matin en plus du quota actuel. - Revenir à l’esprit de la FOT concernant les plages « tous en front » c’est-à-dire uniquement lors d’évènements exceptionnels.
Notre proposition : limiter la plage « tous en front » à une fois par jour pendant 1H soit le matin ou le soir et uniquement lors d’événements exceptionnels. - Renforcer le nombre de postes de CDRC pour accompagner la montée en compétence des nouveaux embauchés.
Notre proposition : créer des postes supplémentaires de CDRC. - Prévoir des temps d’échanges au sein des équipes car le dialogue est devenu quasi inexistant. Les Skype ou les mails ne sont pas propices à réinstaurer le dialogue…
Notre proposition : privilégier les réunions d’équipes, en présentiel et à bon escient. - Neutraliser les effets de cette situation dégradée dans l’atteinte de la P3CO pour permettre de diminuer la pression sur les objectifs et prendre un engagement fort sur le sujet comme l’année dernière.
Notre proposition : s’engager dès maintenant auprès des équipes.
En complément de ces ajustements à court terme, il faut repenser les modèles d’organisation pour faire face à ces évènements climatiques intenses. En effet, la baisse des sinistres de fréquence, aussi bien en AUTO qu’en MRH, constatée ces dernières années vous a conduit à réduire les effectifs.
Cependant aujourd’hui le contexte est totalement différent. C’est pourquoi le renforcement des équipes doit se poursuivre de façon significative sur l’ensemble des 3 sites ; y compris sur Lyon en repositionnant par exemple nos 6 collègues de la DSOP.
Nous évaluons le nombre de recrutement autour de 40 ETP pour répondre à la charge de travail et aux pics d’activités dont la fréquence devrait encore s’accentuer au fil des années.
De plus, il est important de donner des engagements forts à vos collaborateurs qui sont au bord de l’épuisement moral et physique. Malgré les actions à court terme proposées, il faudra redonner du sens au métier de gestionnaire sinistre pour concilier la satisfaction de nos clients et l’épanouissement de nos collaborateurs dans leur travail, dans un environnement dont les contours ont été bouleversés par la crise Covid et le dérèglement climatique.
Cette lettre ouverte marque la volonté de la CFDT de s’inscrire dans un dialogue social constructif avec vous avant d’avoir recours à d’autres formes d’actions plus radicales.
Bien cordialement
Éric GARREAU DSC CFDT de l’UES COVÉA

