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DÉCLARATION CFDT

 27 SEPTEMBRE 2022


Mr le Directeur, 

les élus CFDT du CSEC alertent pour la énième fois, la direction sur la détérioration des conditions de travail des salariés des agences MAAF. 
Notre constat issu des visites terrain et des échanges avec les salariés est catastrophique. 

Des indicateurs incontestables tels que le nombre de postes non pourvus (environ 180) et un absentéisme qui ne cesse d’augmenter. L’ensemble représente à ce jour 20% d’ETP manquant sur le réseau selon les données communiquées par l’expertise réalisée par le cabinet ARETE. 

Pour autant, les objectifs commerciaux ne varient pas en fonction de ces données. 
Bien au contraire, la pression s’accentue sur les salariés qui subissent les contraintes économiques (baisse des ventes de voitures, baisse du pouvoir d’achat…). 

À cela vient s’ajouter la mise en place d’outils supplémentaires, ECLA, OPALE et NOUMEA qui vont bouleverser leur quotidien dans un contexte humain qui est déjà au bord de la rupture. 

Les salariés du réseau des agences sont bien conscients de l’impact du flux physique sur leurs emplois. 
Ce changement de comportement d’achat de notre clientèle est certes structurel mais la stratégie de l’entreprise en est aussi responsable, par la mise en place de processus qui accompagne les clients à déserter nos agences. 
Alors qu’à contrario, toutes les actions sur le terrain visent à faire revenir notre clientèle sur nos agences de face à face. (Confère l’indicateur rdv agence en net évolution). 

Une atmosphère de culpabilisation chronique et d’infantilisation règne sur le réseau, orchestrée par la mise en place de stratégies incomprises du réseau. 
Aujourd’hui, nous dénonçons les conditions de travail qui ne sont pas humainement acceptables et dignes de temps révolus ! 

Face à ce constat factuel, la direction doit évoluer et ne pas rester sur des dogmes d’un autre siècle. 
D’ailleurs, l’accord temps de travail négocié et signé par la CFDT est une magnifique boite à outils qui permet de répondre à tous les défis organisationnels. 

Ces évolutions positives dépendent de votre seule volonté ! 

Afin d’étayer ces constats affligeants,
voici une liste non exhaustive de difficultés rencontrées à l’échelle nationale : 

  • L’ouverture des agences sur 6 jours sur 7 provoquant l’épuisement des salariés et qui a pour conséquence une augmentation accrue de l’absentéisme. 
  • Les changements de formule JATT imposés de manière unilatérale et avec parfois du chantage sur la pose de congés si la formule n’est pas acceptée. 
  • Des changements d’horaires d’agence de manière arbitraire et ce, sans étude de flux préalable. 
  • Des harmonisations d’horaire et d’ouverture sont mises en place au niveau d’une même région sans concertation. 
  • Des sous-effectifs importants pour de nombreuses agences.
  • La pose des congés qui se complexifie et devient une source de conflit.
  • Le manque de CDRC itinérants obligeant des conseillers à faire du dépannage avec des temps de trajet plus importants. 
  • Des tableaux de pilotage individuels toujours présents dans certaines régions (alors qu’interdits !) générant du stress. 
  • Des formations techniques réduites, allégées et écourtées mettant en difficulté le conseiller dans ses missions quotidiennes, voire même des formations non dispensées pour faute d’effectif. 
  • Des changements permanents et vides de sens dans la priorisation des tâches. 
  • La charge mentale qui est de plus en plus importante et qui pèse sur les salariés. L’agence est le relais de tous les autres réseaux, traitement des mails, du téléphone en multicanal, ouverture des déclarations sinistre, rendez-vous téléphoniques et physiques, les démarches commerciales, les instances, la gestion des portefeuilles… 
  • L’écrêtage en fin de journée qui se poursuit.
  • Certains critères de P3CO qui restent inatteignables pour certaines régions. 
  • Suppression de l’autonomie et de la prise de décision aussi bien pour les managers que pour les conseillers. 

Et pour finir :

  • Un manque cruel de reconnaissance et de considération du réseau (ACAA, Covid, cap échange, …). 

Voilà l’état du réseau. 

Face à ces retours, les élus CFDT ne peuvent qu’être en alerte sur l’état de santé des salariés, provoquant du stress, du burn-out, une augmentation des arrêts de travail (courte et longue durée) et des démissions. 

À noter qu’ils concernent aussi l’ensemble des réseaux DCRC et la direction indemnisation. 

Pour rappel, Article L4121-1 : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. 

Ces mesures comprennent : 

1.
Des actions de prévention des risques professionnels,
y compris ceux mentionnés à l’article L. 4161-1 ; 

2.
Des actions d’information et de formation ; 

3.
La mise en place d’une organisation et de moyens adéquats. 

L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes. » 

Les élus CFDT n’attendent désormais plus rien d’une direction méprisante et condescendante à l’égard de ses « collaborateurs ». 
Les dernières années ont montré l’inaction volontaire de la direction métier quant à la recherche d’actions correctrices concrètes pour remédier à ces situations inacceptables. 

Cette motion est le dernier avertissement avant des actions fortes, d’envergures et médiatiques. 
La CFDT est le premier syndicat de la branche Banques assurances et de COVEA, rappelons-le. 

Mr le Directeur,
il en est uniquement de votre responsabilité que la situation s’apaise. 

Les temps changent, l’entreprise et les mentalités doivent changer également. 
Redevenons l’entreprise attractive et dynamique que nous avons toujours été. 
Redonnez du sens, redonnez l’envie, redonnez de la liberté. 

Nous ne vous laisserons pas tuer ce magnifique réseau.