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AVIS DES ÉLUS CFDT — FICHES ORGA ATLAS EUROVAD

Lors du CSEE du 16 juillet 2020, la Direction nous a informé vouloir harmoniser les fiches organisationnelles des GIE ATLAS et EUROVAD en amont de la dissolution de ces deux GIE.

Face aux interrogations restées sans réponses claires, les élus CFDT ont pris la décision de demander une expertise lors de cette instance.

36 salariés
ont été entendus par l’expert sur les sites de Paris, Montpellier et Nantes

dont 17
issus du GIE ATLAS,

13
d’EUROVAD,

6
RG.

En préambule, pour les élus CFDT, compte tenu de la nature des documents non remis à l’expert, il est manifeste que nous sommes en présence d’une rétention d’information.

Le retour du cabinet ARTE confirme bien les doutes déjà exprimés par les salariés du DCRC en ce qui concerne l’organisation du temps de travail, la pression des résultats commerciaux, le manque de communication des managers et l’opacité des anomalies Lifebox.

Le souhait affiché de la Direction est d’harmoniser les horaires et l’organisation du temps de travail entre les salariés du GIE Eurovad et les salariés du GIE Atlas, pour garantir une meilleure accessibilité sur certains créneaux tels que le soir à partir de 18h30 ou le samedi après- midi. Or les équipes sur place jugent ces créneaux peu porteurs avec le sentiment de faire acte de présence en attendant les appels.

Le tableau fourni par l’expert accrédite cela et démontre que ces créneaux sont peu rentables commercialement parlant (du moins la direction ne l’a jamais prouvé). Il en va de même pour les callback qui restent sans réponse.

Si l’on se penche sur le taux d’absentéisme sur le DCRC, nous constatons qu’il est élevé, en absolu et en comparaison des autres centres d’appel de Covéa. Ce taux est le reflet d’un réseau en réelle difficulté.

Il est vraisemblable que la multitude d’horaires et de rotations n’est pas étrangère à cet absentéisme.
Malheureusement, la direction n’en a pas tenu compte dans la nouvelle fiche, au contraire, elle augmente encore le nombre de plages horaires !

La Direction se veut rassurante en indiquant qu’il y aura moins de semaines à 20h, pour autant le nombre de semaines sur des horaires tardifs tels que 18h30, 19h ou 19h30 n’est pas plafonné. Notons qu’au-delà de 18h, l’équilibre vie privée-vie professionnelle est fortement impacté avec notamment des difficultés de garde d’enfants ou des difficultés pour pratiquer des activités extra-professionnelles de manière régulière.

Le retour sur le travail du samedi est assez partagé, certains salariés privilégiant l’aspect financier avec les majorations, d’autres le respect de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée.
Pour autant, le fait de travailler sur une demi-journée le samedi au lieu d’une journée pleine, va générer des frais supplémentaires aux salariés qui devront se déplacer six jours sur 7, avec perte de tickets restaurants sur ces demi-journées et un équilibre vie pro/vie privée perturbée.

On ne peut que s’étonner que la direction, au travers de la cellule prévention, juge cette transformation mineure pour les salariés d’Atlas. Ce terme est inaudible, insupportable et déshumanisant compte tenu de l’impact extrêmement fort des modifications sur l’équilibre vie privée/vie pro.

La méthode Aqueduc est à l’opposé des revendications et des valeurs de la CFDT, à savoir placer l’humain au cœur des préoccupations.

La transformation «mineure» dans les statistiques sera majeure dans la vie de nos collègues.

Une forte inquiétude persiste sur les données de suivi du temps de travail figurant dans la Lifebox, qui sont totalement erronées avec un suivi et un contrôle impossibles au vu des anomalies persistantes. Comment pouvons-nous envisager travailler sur une nouvelle organisation là où l’actuelle n’a pas encore été solutionnée ?

Les salariés craignent de devoir des heures à l’entreprise en fin d’année avec un rattrapage sur salaire ou bien de ne pas se faire payer correctement les heures supplémentaires, comme cela s’est déjà produit les années précédentes. Il est dommage que ce sujet ne soit pas résolu dans le cadre du projet.

L’opacité des règles en matière d’organisation du temps de travail, la manière dont elle protège les salariés ou dont elle encadre les prérogatives de l’employeur créent un sentiment d’incertitude et de mal- être chez les salariés. Le fait qu’un manager puisse revenir jusqu’à un an en arrière pour régulariser un compteur alimente cette inquiétude.

Le passage sur des horaires réels et non théoriques selon la formule JATT choisie, devrait solutionner une partie de la problématique des compteurs, étant rappelé que l’écrêtage est interdit. La planification faite par Phare remporte les suffrages des salariés avec un bémol concernant une flexibilité moindre sur les changements d’horaires inopinés.

La mutualisation des congés intercentres n’est pas appliquée. La baisse du taux de congés sur la période estivale, sans aucune augmentation sur les autres périodes scolaires, y compris les vacances de fin d’année, n’est pas acceptable.

Le lancement de cette nouvelle fiche d’organisation commune doit faire l’objet d’une réflexion plus poussée sur la planification des activités et des congés. L’expertise confirme ce que les élus CFDT dénoncent depuis des années : il n’y a aucun intérêt commercial à ouvrir jusqu’à 20 h !

La CFDT demande la suppression des plages correspondantes.

La CFDT constate que la nouvelle fiche d’organisation s’inspire largement de l’actuelle fiche d’organisation Eurovad, bien que la direction ait reconnu que celle-ci n’apportait aucune satisfaction, depuis 2 ans.

Le problème de la comptabilisation des minutes supplémentaires reste posé, au-delà des 7h journalières planifiées, ainsi que la pose des JATT.
À quoi donc servira cette nouvelle fiche si elle ne respecte pas l’esprit de l’accord temps de travail et si elle ne permet pas une plus grande souplesse dans l’organisation de la vie des centres et de la vie privée des salariés ?

Le fiasco annoncé par la CFDT lors des précédentes négociations a donc eu lieu. La direction sourde aux alertes s’est entêtée. Le taux d’absentéisme explose, les salariés sont désabusés, tout ça pour ça…

Un réel travail doit être mené pour valoriser les métiers des centres d’appels, les réhumaniser, les rendre à nouveau attractifs, les rendre compatibles avec une carrière longue et favoriser le bien-être au travail. Il est temps de remettre le salarié au cœur du métier.

Sous couvert de diminuer (mécaniquement) le nombre de jours travaillés dans l’année, et donc enfin de respecter l’accord temps de travail, la direction présente un projet qui pénalise fortement 150 salariés, sans compensation aucune et qui durcit l’accessibilité aux congés d’été pour tous.

La CFDT demande de vraies négociations sur l’environnement complet du DCRC et pas seulement celles proposées par la direction sur la durée du temps de travail !

La CFDT entend porter des propositions innovantes sur le bien-être des salariés qui passent leur journée entière au téléphone !

En parallèle de cette proposition, la CFDT a saisi l’inspection du travail pour savoir s’il était possible de mettre en application une seule fiche d’organisation pour les 2 GIE, les accords encadrant ces 2 GIE étant toujours en vigueur et n’ayant pas été dénoncés.

La CFDT se réserve le droit, en fonction des réponses apportées par la direction, d’agir en conséquence.

Compte tenu de ce qui précède, les élus CFDT rendent un avis très défavorable à ce projet.